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13 février 2007

Enlèvement de mots

Dans les statistiques, j'ai vu que quelqu'un était arrivé ici avec la requête google : "qui a volé des mots quel culot" Je ne sais pas ce que cette personne cherchait, mais j'ai trouvé l'idée jolie. Merci à elle pour le début d'inspiration que cette recherche me donne.

Les mots chantonnaient sur un mur et se croyaient à l'abri de tout. Ils écrivaient les rêves, les blessures, les rires, les aventures.
Les mots dansaient de long en large d'une phrase à l'autre, commençaient une histoire, achevaient un roman, contaient d'épiques épopées et s'ennivraient d'imaginaire dans la foulée.
Les mots vivaient heureux, mais ne vivaient pas cachés : chacun les voyait danser dans ses pensées, et alléger les peines, ou tourmenter. Les mots donnaient parfois douleurs. Mots-légers ou mots-bourreaux. Insouciants en tous cas, dans leurs tourbillons du haut du mur.

Alors la révolte s'organisa : il y en avait assez de ces mots, qui se croyaient les plus forts, qui croyaient tout résoudre! L'homme décida de prendre les armes. Un seul mot pour les coupables de tant d'horreurs. Et comme celà ne suffisait pas, quelqu'un vola le mot destruction. Quelqu'un vola le mot bombe.
3 mots manquaient à l'appel, la danse était déstructurée. Les mots cessèrent leur ronde légère, posèrent leurs visions de lettres sur le monde. Ils attendaient qu'on leur rende les armes, la destruction et les bombes, pour qu'ils ne restent que des mots, légers, insouciants, heureux dansants du haut du mur.
Parfois les choses se calmaient, les mots pensaient que leurs amis volés leurs seraient rendus avec des fleurs  et des pardons. Mais les mots volés étaient exploités ailleurs, les hommes ne voulaient plus jamais se plier au pouvoir des mots.

Les mots descendirent du mur un à un et s'endormirent en attendant que le sang cesse, que le dialogue reprenne et que la légèreté revienne.

Si vous voyez le mur aux mots, sachez qu'ils n'y sont plus, mais si vous regardez au sol, vous verrez des mots déchus, déçus d'avoir été écrasés par la révolte et blessés qu'on leur ait préféré la violence...
Des mots qui ne danseront plus, trop écoeurés du culot de ces hommes cupides, stupides, cruels... Ces hommes qui ont volé des mots et les ont fait maux...

(moui bon j'avais quelque chose de plus joyeux en tête au départ, mais c'est venu comme ça au fil de l'écriture)

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